BCG, ne cherchez plus …

Qu’est-ce-que le BCG ?

Le vaccin Bacille de Calmette et Guérin (une autre version parle de « Bilié » pour le « B » car le vaccin était réalisé, au début de la production,  par repiquage sur la bile mais le ministère de la santé et le laboratoire même parlent de Bacille) est indiqué dans l’immunisation active contre la tuberculose.
La vaccination par le BCG n’est plus exigée à l’entrée en collectivité mais fait l’objet d’une recommandation forte pour les enfants à risque élevé de tuberculose.
La revaccination par le BCG n’est plus indiquée depuis 2004 en population générale, ni chez les professionnels exposés à la tuberculose.

Le schéma de vaccination du vaccin BCG est le suivant :

• de la naissance jusqu’à l’âge de 2 mois (8 semaines) révolus : BCG par voie intradermique, sans IDR préalable ;
• entre 3 et 11 mois révolus : BCG par voie intradermique après IDR négative ;
• à partir de l’âge de 12 mois : BCG par voie intradermique après IDR négative.

Production et variabilité du vivant

La production du vaccin est confiée au laboratoire danois Statens Serum Institut (SSI) qui est public. Le laboratoire Sanofi Pasteur qui dispose de l’A.M.M commercialise en France ce vaccin.

La production d’un vaccin est comprise entre 16 et 18 mois, il s’agit d’un long processus.

Ce long processus est aussi sujet à la variabilité du vivant. Les microbes sont vivants mais atténués dans les vaccins et pour le BCG, il s’agit de la forme atténuée du bacille de Koch. Parfois et malgré les nombreux contrôles qualité autour de ces médicaments, les produits ne correspondent pas à ce que l’on attend, la production peut alors être définitivement détruite. On parle de déviations sur le processus de production.

Schéma simplifié sur la production de vaccins, cliquez sur fabrication-developpement-vaccins

Rupture de stock

Ne cherchez plus le vaccin BCG dans les pharmacies, le vaccin est en rupture de stock depuis le mois de novembre dernier. Il devrait être de retour début février 2015.

Que faire ?

Le laboratoire Sanofi a mis des doses disponibles en quantité limitée dans les centres PMI lorsque l’injection ne peut pas attendre. Il est donc conseillé de différer la vaccination contre la tuberculose pour ne pas entamer ce stock d’urgence.

Mars 2015 toujours rien

Alors que le laboratoire nous annonçait une disponibilité pour février dernier, il n’est malheureusement toujours pas possible d’obtenir ce vaccin. Cette rupture de stock pose un vrai problème comme d’autres ruptures de médicaments. Pour les patients, concrètement elles donnent un signal négatif de l’économie de notre pays et finalement avec le discours actuel du crise cela ne fait qu’amplifier le sentiment de pessimisme.

J’ai demandé des informations complémentaires auprès du laboratoire, espérant pouvoir répondre aux mamans qui se sont adressées à moi ainsi qu’à celles qui passent dans mon officine étonnées de voir la difficulté d’approvisionnement de ce vaccin.

J’ai reçu par mail, une lettre informative du laboratoire Sanofi Pasteur MSD via l’entreprise Vidal, le 16 mars 2015 sur « les tensions d’approvisionnement ».

Le retour du vaccin n’est pas mentionné comme tel, il est dit que « les dispositions (sous-entendues l’approvisionnement par les PMI) devraient perdurer jusqu’à mi année ». Je ne dispose de rien d’autre, l’armée n’est pas la seule grande muette, n’est-ce-pas !

La variabilité du vivant est décidément bien capricieuse ! Prochain épisode sur la Saga BCG en juillet 2015.

Août 2015, euh … toujours rien

Ces derniers jours, les médias nous font écho de quelques 300 médicaments en rupture. Jamais de communication de la part des laboratoires, même le journal de France2 n’a pas pu sortir une interview d’un responsable communication d’un des laboratoires. Des images de pharmaciens oui, des images de la mémé qui s’inquiète de ne pas avoir son anti-hypertenseur oui et elle compte bien sur son pharmacien pour lui réserver une boîte s’il en reçoit, ah on les aime les pharmaciens ! Côté BCG, si vous êtes anti-vaccins, l’indisponibilité du BCG ne vous touche pas, à l’inverse, vous vous inquiétez. Que vous dire, vous avez tord ? J’ai le sentiment que oui, vous avez tord de vous en faire.

Il faut se préparer à envisager le marché de la santé autrement que celui de nos parents. Un marché plus tendu dans un environnement mondialisé. Vous trouvez que les médicaments sont chers alors même que vous ne sortez pas un sou la plupart du temps lors des délivrances. Sachez que les laboratoires ont un avis inverse et que peut-être une partie de l’explication des ruptures vient de là.

Mars 2016, euh … toujours rien

Annexes :

http://www.ssi.dk/English.aspx